CONSULTATIONS
Un deuxième avis vétérinaire ?
Se
rassurer ou bien, profiter d'une expertise supplémentaire...
D’abord, soyons clairs : un deuxième avis n’a pas de sens lors de situations d’urgence, quand le temps est compté et qu’un véto est déjà à l’œuvre pour sauver votre animal. Il n’a pas de sens non plus pour des actes d’hygiène ou de prévention (vaccinations, traitements antiparasitaires) où un consensus s’applique pour tous les praticiens.
Il n’en est pas de même pour des maladies chroniques « qui traînent » malgré des traitements renouvelés.
De même, suite à une mauvaise nouvelle (tumeur, maladie auto-immune, insuffisance rénale, etc.), il peut y avoir plusieurs options de traitements, parfois chirurgicaux, parfois médicaux, avec des méthodes très récentes, mais coûteuses, ou bien avec des soins plus traditionnels, voire complémentaires (phytothérapie, mésothérapie, physiothérapie).
Dans le domaine du comportement, des méthodes différentes (psychothérapie, éthologie, soins à base de psychotropes) doivent être testées selon la patience des maîtres, leur budget, et la réponse de l’animal.
Choisir le véto pour un deuxième avis
Il est des cas de maladies rares, ou bien gravissimes, et là seuls des spécialistes, qui s’y seront déjà frotté, peuvent avoir un avis pertinent. Souvent d’ailleurs, ils utilisent les mêmes méthodes d’observation et d’analyses, et leurs avis se recoupent. Leur second avis considérera surtout l’évaluation de la gravité du cas et le choix des remèdes les plus adaptés (coût, contraintes des soins).
Pour les maladies chroniques qui ne trouvent pas de solution satisfaisante, un vétérinaire généraliste peut faire jouer son expérience et une vue plus large du patient.
En effet, quand le spécialiste soigne la maladie, le généraliste soigne le malade, dans sa globalité ….
Dans un organisme, toutes les fonctions interfèrent, il est parfois vain de soigner un symptôme isolé quand ce symptôme dépend de causes diverses. C’est là qu’interviennent l’expérience, la mémorisation de dizaines de cas similaires, vus dans des conditions différentes, avec des diagnostics difficiles mais néanmoins élucidés …
Le vétérinaire de second avis bénéficie d’un énorme avantage : il profite de toutes les observations, toutes les analyses sanguines, les imageries (radios, scanners) mises en œuvre par le vétérinaire traitant. Dans la plupart des cas, de nouvelles investigations, coûteuses en temps et en argent, sont inutiles.
Et (c’est important), le vétérinaire de second avis arrive avec un œil neuf, plus à même de s’imprégner de faits peut être importants, qui n’auraient pas été pris en compte … Et cet œil neuf balaye le malade avec un angle plus large, en tenant compte de facteurs qui lui semblent importants.
Dans mon cabinet, avec quarante ans de pratique, je vois maintenant régulièrement des maîtres parfois confus de leur démarche, mais avec deux questions centrales :
- Est-ce que le diagnostic actuel est le bon, avec quel pronostic à terme ?
- Que peut-on faire de mieux pour l’animal, avec quel budget, et quelles contraintes ?
Je dois dire que bien souvent, je n’ai qu’à rassurer, le cas est difficile, mais l’option des soins est la bonne et avec quelques accompagnements de mon cru, on doit solutionner ce cas.
Mais parfois, on est devant des choix difficiles, voire dramatiques (cancers, déchéances physiques ou psychiques), quand la vie elle-même est dans la balance … Il faut alors prendre le temps de bien soupeser les options. Le « second véto » peut soumettre un espoir raisonnable, avec son traitement correspondant, il peut aussi confirmer le mauvais pronostic, avec son impasse thérapeutique.
Une consultation de second avis prend du temps, parfois jusqu’à une heure. Il faut revoir tout le parcours médical de l’animal, éplucher les comptes rendus des vétérinaires précédents. Avec parfois un avis différé, après conférence téléphonique avec le vétérinaire traitant.
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