Tartre, gingivite du chien : bien surveiller sa bouche

La maladie parodontale du chien débute par une gingivite, mais elle peut évoluer jusqu’à une destruction des tissus sous-jacents (ligaments e la dent, os alvéolaire).
Première étape : la plaque dentaire.  C’est le dépôt très fin (biofilm) déposé par les bactéries de la bouche. Avec le temps, cette plaque dentaire s’épaissit et accumule des sels minéraux pour constituer le tartre.

Le tartre héberge des millions de bactéries qui se nourrissent de débris alimentaires, mais qui attaquent la gencive elle-même : la gingivite se remarque par un liseré rouge le long des arcades dentaires, et par une odeur désagréable (halitose) qui s’amplifie avec le temps.

Cette gingivite est à évaluer lors des consultions vaccinales. Selon les races, les premières alertes ont lieu à partir de six/sept ans. Comme pour l’homme, certains individus ont le la chance et gardent des dents saines toute leur vie … Et puis il y a les autres.

Dans les tous premiers stades de l’affection, des traitements anti-infectieux permettent de retarder les échéances : lotions buvables, comprimés, bâtons à mâcher, dentifrices à appliquer en brossant avant que la gencive ne soit trop douloureuse.

En laissant évoluer la gingivite, on prend le risque d’une parotondite, c’est-à-dire l’attaque des tissus profonds dont les ligaments dentaires et l’os alvéolaire. Les dents ne sont plus maintenues par les ligaments, on dit qu’elles sont « déchaussées ».
Parallèlement, cette pullulation bactérienne profonde expédie des germes et des toxines dans tout l’organisme, dans les sinus nasaux mais aussi par voie sanguine vers des organes sensibles, reins, foie et surtout le cœur, où 50% des endocardites sont en relation avec une mauvaise santé buccale.

La solution radicale est bien sûr le détartrage des dents du chien… quand le problème n’en est qu’au stade du tartre, ou bien des soins plus élaborés (curetage des poches gingiviales, extractions de dents mobiles).

Le détartrage se réalise sous tranquillisation. C’est une intervention bénigne qu’il faut effectuer avant le grand âge, quand l’anesthésie est encore bien supportée.
Chez les chats, la gingivite est souvent dramatique par l’intervention d’un virus (calcivirus) qui lyse les tissus et entraine une inflammation très douloureuse et très compliquée à soigner.

Sans constituer un remède miracle, l’extrait d’algue Ascophyllum donné en poudre dans l’aliment permet garder une hygiène buccale et de reculer les échéances de soins.

Dr Jean-Yves Gauchet


Pour votre info :

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